Trouver des façons de s’épanouir
Trouver des façons de s’épanouir
Il y a quelques semaines, un article du New York Times a suscité beaucoup d’attention. Son auteur, Adam Grant, voulait décrire ce sentiment de « blah » qu’il ressentait constamment, et que ses amis et ses proches ressentaient aussi. « Ce n’était pas de l’épuisement professionnel – nous avions encore de l’énergie. Ce n’était pas une dépression – nous ne nous sentions pas désespérés », écrivait-il. « C’est comme si nous éprouvions simplement moins de plaisir et n’avions plus de but. Il s’avère que cet état d’âme porte un nom. C’est ce qu’on appelle langueur. »
Dans le spectre de la santé mentale, la langueur se situe quelque part entre l’épanouissement (bien-être optimal) et la dépression, explique Grant, qui est psychologue et professeur à la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie. Les personnes qui souffrent de langueur ne présentent aucun symptôme de maladie mentale, mais selon lui « leur santé mentale n’est pas optimale » non plus. Elles ont de la difficulté à se concentrer. Elles manquent de motivation. Leur état mental s’effrite lentement, et il est possible qu’elles ne s’en rendent même pas compte.
La langueur n’est peut-être pas un problème de santé mentale, mais pourrait être un signe précurseur de symptômes à venir. C’est Corey L. M. Keyes, un sociologue à l’University Emory, qui a inventé le terme « languishing » en anglais (langueur en français) en 2002. Dans une étude publiée dans l’American Journal of Public Health huit ans plus tard, Keyes et deux autres chercheurs ont trouvé que les personnes qui souffrent de langueur actuellement sont plus susceptibles de souffrir de dépression ou d’anxiété dans les dix années à venir. Une étude plus récente effectuée à Lombardie, en Italie, l’une des régions les plus fortement touchées par la COVID-19 – a révélé que les travailleurs de la santé luttant contre la pandémie qui souffraient de langueur au printemps 2020 étaient trois fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de stress post-traumatique que leurs pairs qui se sentaient épanouis ou présentaient une santé mentale moyenne.
Ramener la joie
En réponse à l’article de Grant dans le New York Times, l’auteur Austin Kleon a déclaré dans son blogue « Je ne languis pas, je sommeille. Comme une plante. Ou un volcan. J’attends d’être activé. » Kleon affirme que les gens ont l’impression de languir parce qu’ils essaient de s’épanouir dans de terribles conditions. Il n’a pas tort – bon nombre d’entre nous ont vécu les pires expériences de leur vie à cause de certaines des conditions de la pandémie. L’incertitude continue, le stress et l’isolement ont eu et continuent d’avoir des répercussions. Il n’est pas étonnant que nous soyons en train de perdre pied ou de nous embourber au lieu de nous épanouir. Kleon s’est comparé à une plante dormante. La comparaison est juste – les plantes, lorsqu’elles sont laissées à elles-mêmes, germent seulement lorsque les conditions sont bonnes.
Alors, comment pouvons-nous améliorer nos conditions et sortir du brouillard? Grant fait quelques suggestions. Selon lui, reconnaître les émotions que nous ressentons peut nous aider à les gérer, qu’il s’agisse de langueur, de tristesse ou de deuil (qui est d’ailleurs le sujet d’un article très populaire du Harvard Business Review et d’un article plus récent du New York Times). Reconnaître ce que vous ressentez lorsque vous parlez aux autres au lieu de dire automatiquement que vous allez bien peut être « un moyen rafraîchissant de repousser une positivité toxique », explique-t-il. La personne à laquelle vous parlez peut également se sentir mal, et le fait de savoir que vous n’êtes pas seul peut vous aider tous les deux.
Voici d’autres façons de retrouver une certaine joie et de la sérénité dans votre vie quotidienne :
- Trouvez des façons de vous investir à fond ou d’« entrer dans le flux » : « Entrer dans le flux » signifie se laisser absorber tellement par une activité au point d’en oublier la notion du temps et de soi – et cela peut être un antidote à la langueur, ajoute Grant. On parle également d’un « état d’expérience optimale » ou de l’état d’immersion totale que vous ressentez lorsque vous vous laissez absorber complètement par votre passe-temps préféré ou un projet qui vous passionne. Apprenez-en plus sur ce concept dans notre article sur la science du bonheur.
- Travaillez sans interruption : « Réserver des plages de temps pour travailler par vous-même peut améliorer votre productivité et vous donner l’impression de progresser », affirme Grant, en ajoutant « Nous pouvons trouver du réconfort dans des expériences qui captent toute notre attention. » Protégez ces plages de temps en éliminant les distractions et en faisant savoir aux autres que vous n’êtes pas disponible. Vous constaterez peut-être que la réalisation de petits objectifs vous stimulera mentalement et vous motivera davantage.
- Pratiquez la pleine conscience : La pleine conscience signifie être présent dans le moment présent et devenir plus conscient de vos pensées, de vos émotions et de vos comportements et de ce que vous ressentez physiquement. En période de grande incertitude et de bouleversement, se concentrer sur ce qui se passe – au lieu de ruminer sur le passé ou de vous inquiéter de l’avenir – peut vous aider à vous débarrasser des pensées négatives et vous aider à retrouver un équilibre. Apprenez-en plus sur la pratique de la pleine conscience.
- Entretenez des relations sociales : Nous avons déjà discuté des effets néfastes de l’isolement social et de l’importance de rester en contact avec les autres durant la pandémie, mais c’est un message qui vaut la peine d’être répété. L’homme est un animal social, et une séparation prolongée peut nuire à notre santé physique et mentale. Aujourd’hui, prenez la peine d’appeler ou d’envoyer un courriel à un ami, une amie ou un proche avec qui vous n’avez pas parlé depuis un certain temps.
- Soyez actif : L’activité physique est excellente pour le corps, l’esprit et l’âme, et fait partie des moyens essentiels pour prendre soin de vous-même. Même une petite promenade dans votre quartier peut améliorer votre humeur. Passer du temps à l’extérieur aide à réduire le stress. Le yoga développe le bien-être mental et physique. L’entraînement musculaire aide à prévenir la perte musculaire.
Qu’est-ce qui vous a apporté de la joie et de la motivation au cours de la dernière année?