Le vieillissement et l’accessibilité
Votre communauté est-elle adaptée aux besoins des personnes âgées et avec incapacité? Nous sommes nombreux à tenir l’accessibilité pour acquise, jusqu’à ce qu’une incapacité temporaire ou permanente nous atteigne ou atteigne un de nos proches. Or à mesure que notre population vieillit, les incapacités liées à la mobilité, à la vue et à l’ouïe vont présumément gagner en fréquence et accentuer l’urgence de la question d’accessibilité.
Cette semaine (du 31 mai au 6 juin), c’est la Semaine nationale de l’accessibilité, qui chaque année, débute le dernier dimanche de mai au Canada. C’est alors l’occasion de promouvoir l’accessibilité et l’inclusion, de souligner la contribution de Canadiens atteints de handicaps et de saluer le travail des gens qui aident à faire tomber les barrières (physiques, entre autres) qui empêchent les personnes ayant une incapacité de participer à toutes les sphères de la société. La Semaine nationale de l’accessibilité nous encourage aussi à réfléchir à l’accessibilité et à l’inclusion dans nos communautés, nos espaces publics et nos maisons.
L’incapacité au Canada
Les incapacités sont-elles fréquentes au Canada? Selon la plus récente Enquête canadienne sur l’incapacité menée en 2017 auprès de Canadiens âgés de 15 ans et plus, une personne sur cinq (soit environ 6,2 millions de personnes) dit présenter au moins une incapacité; le nombre réel est probablement supérieur.
La prévalence des incapacités augmente avec l’âge : 13 % chez les jeunes de 15 à 24 ans, 20 % chez les adultes de 25 à 64 ans, 32 % chez les aînés de 65 à 74 ans et 47 % chez les aînés de 75 ans et plus. La prévalence des différents types d’incapacités varie aussi selon le groupe d’âge. Chez les aînés, les incapacités liées à la douleur sont les plus fréquentes, suivies de celles associées à la mobilité, à la souplesse, à l’ouïe, à la dextérité et à la vue.
Si les incapacités sont tout sauf rares, l’accessibilité demeure toutefois un problème dans les communautés d’un bout à l’autre du Canada. Une situation particulièrement inquiétante au vu de notre population qui vieillit rapidement : en 2014, les aînés représentaient 14 % de la population; d’ici 2036, ils en constitueront le quart. L’accessibilité s’améliorera-t-elle assez pour suivre la cadence?
De l’anxiété entourant l’incapacité dans l’avenir
Bien des Canadiens se préoccupent déjà des répercussions de l’incapacité sur eux-mêmes ou un de leurs proches. En 2019, l’Institut Angus Reid et la Fondation Rick Hansen ont publié une étude intitulée L’accessibilité : une source de préoccupations face à l’avenir et un facteur important à prendre en considération, selon les consommateurs canadiens d’aujourd’hui. « En parallèle avec le vieillissement de la population au Canada, plusieurs Canadiens s’inquiètent de devoir faire face à une mobilité, ouïe ou vision réduite dans l’avenir et de l’impact que cela aurait sur leur vie ou celle de leurs proches », écrivent les auteurs.
Plus du tiers des 1 800 répondants voyaient déjà des membres de leur famille ou des amis proches présenter des défis liés à la mobilité, à la vision ou à l’ouïe, et plus des deux tiers s’inquiétaient qu’une personne de leur entourage affronte ces défis dans la prochaine décennie. Par ailleurs, deux tiers des répondants craignaient eux-mêmes l’apparition ou l’intensification de problèmes d’incapacité ou de mobilité dans les cinq à dix prochaines années.
Les obstacles physiques à l’accessibilité
Toujours selon l’étude de l’Institut Angus Reid, trois personnes sur dix tiennent compte de l’accessibilité lorsqu’elles songent à leurs sorties dans la communauté. Quels sont les endroits les plus souvent évités en raison d’un manque d’accessibilité? Les maisons des autres, les boutiques et les restaurants indépendants/de faible superficie ainsi que les salles de cinéma. À savoir quels aspects physiques nuisent à l’accessibilité de ces endroits et d’autres lieux, voici ce que les répondants ont mentionné : pas d’ascenseur ou trop de marches, portes trop difficiles à ouvrir ou qui ne s’ouvrent pas automatiquement, pas de rampe d’accès, embrasures et corridors trop étroits, cabinets de toilette inaccessibles et absence de places de stationnement réservées aux personnes handicapées.
Les recherches ont abondamment démontré qu’une meilleure accessibilité profite à tous, pas seulement les personnes ayant une incapacité. Que l’on crée un condominium ou un site Web, les fonctions d’accessibilité confèrent un aspect inclusif au projet. Le Center for Excellence in Universal Design définit la conception universelle, aussi appelée « conception inclusive » ou « aménagement à accès facile », comme « [traduction] la conception et la composition d’un environnement accessible, compris et utilisé par tous dans la meilleure mesure possible, et ce, peu importe l’âge, la taille, les capacités ou incapacités. Tout environnement (ou tout bâtiment, produit ou service compris dans cet environnement) devrait être conçu pour répondre aux besoins de tous ceux qui souhaitent en bénéficier. »
Alors que les baby-boomers du Canada vieillissent (les plus âgés sont maintenant à la mi-soixante-dizaine), ils remodèlent le marché du logement, engendrant une hausse de la demande pour les condos et les petites maisons, mais aussi des rénovations visant à adapter les maisons existantes aux besoins des aînés. Les Canadiens préfèrent nettement vieillir chez eux, bien qu’ils n’aient pas tous pris des mesures afin de s’y préparer. La Semaine nationale de l’accessibilité est une excellente occasion de réfléchir, d’un point de vue personnel et familial, à notre conception du vieillissement ainsi qu’à la capacité de notre maison et de notre communauté à combler nos besoins futurs.
Ressources supplémentaires
Bâtir un Canada accessible pour les personnes en situation de handicap (Emploi et développement social Canada)
Collectivités-amies des aînés (Agence de la santé publique du Canada)
Penser à vieillir chez soi (Emploi et développement social Canada)
Vous pensez à votre avenir? Planifiez dès maintenant de vieillir chez vous – Liste de vérification (Emploi et développement social Canada)
La difficulté de vieillir en banlieue (Soins de santé Bayshore)
Soins à domicile Bayshore offre une grande variété de soins à domicile conçus pour permettre aux Canadiens de vivre de façon autonome le plus longtemps possible. Communiquez avec nous au 1 877 289-3997 pour obtenir de plus amples renseignements.