La difficulté de vieillir en banlieue
À quel point votre collectivité est-elle adaptée aux besoins des personnes âgées? La population canadienne vieillit rapidement. Le nombre de personnes âgées dépasse déjà celui des enfants, et d’ici 2041, une personne sur quatre sera âgée de 65 ans ou plus. Cela a de profondes conséquences sur la société en général et notamment sur la planification urbaine.
Des sondages et des études ont révélé que la majorité des Canadiens désirent vieillir chez eux, c’est-à-dire, continuer à vivre de façon autonome dans leur propre maison lorsqu’ils vieillissent, au lieu de s’installer dans une résidence avec services ou d’aller vivre chez des membres de leur famille. Le problème, c’est que la plupart des personnes âgées vivent dans des maisons unifamiliales dans la banlieue, où les options de logement sont limitées et où le principal mode de transport est l’automobile.
« La plupart d’entre nous seront un jour trop vieux pour conduire, ce qui pose un problème de taille aux personnes âgées qui vivent dans les banlieues dépendantes de l’automobile », soulignait Glenn Miller, associé principal de l’Institut urbain du Canada, dans un article du magazine Rehab & Community Care en 2018.
Lorsque les personnes âgées ne peuvent plus conduire, elles risquent de s’isoler et de ne plus être capables d’accéder aux services dont elles ont besoin. Pensez à votre propre quartier – sans voiture, est-il possible d’accéder aux épiceries, aux cliniques, aux centres communautaires et à d’autres services?
Glenn Miller est également l’auteur de l’étude No Place to Grow Old: How Canadian Suburbs Can Become Age Friendly, publiée en 2017 par l’Institut de recherche en politiques publiques. Dans cette publication, il remarquait que même si le besoin de collectivités amies des aînés est une préoccupation constante depuis les années 1980, et que plus de 500 villes canadiennes ont annoncé leur intention de se joindre aux « collectivités amies des aînés », ce mouvement n’a produit jusqu’ici que des initiatives mineures : ajout de bancs de parc, éclairage amélioré ou meilleure signalisation.
Ce qui est vraiment nécessaire, notait Glenn Miller, ce sont des modifications à la politique publique et à l’aménagement urbain qui veilleront à ce que notre milieu bâti – « les quartiers et les réseaux de transport qui définissent la forme et les fonctions de nos villes » – réponde aux besoins d’une population vieillissante.
Un exemple prometteur est le « Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe », publié par le gouvernement de l’Ontario en 2017. Ce plan encourageait les villes à poursuivre le développement de collectivités amies des aînés dans le cadre de la planification urbaine : « Cela inclura notamment un éventail d’options de logements plus convenables, un accès plus facile aux soins de santé et à d’autres services, un milieu bâti axé sur les déplacements à pied et une conception des collectivités qui répond aux besoins des personnes de tous âges. » (En mai 2019, le gouvernement a publié une mise à jour de ce plan intitulé « En plein essor », dans le cadre de son plan d’action Plus d’habitations, plus de choix.)
Comment les services de santé à domicile aident à combler les lacunes
La question des logements pour aînés est complexe, et même si les décideurs politiques, les services de santé publique, les citoyens et les médias commencent à y accorder plus d’attention, nous sommes encore bien loin de la création de milieux adaptés aux besoins des personnes âgées partout au pays.
En attendant, les personnes âgées et leurs familles doivent souvent chercher ou créer leur propre milieu de vie qui répond à leurs besoins. Pour de nombreux Canadiens, particulièrement les personnes âgées à faible revenu, c’est un défi énorme. Celles qui nécessitent des soins de longue durée sont inscrites sur de longues listes d’attente. Elles dépendent entretemps de leurs proches aidants, souvent un conjoint ou une conjointe âgée, ou encore un fils ou une fille adulte qui a d’autres obligations familiales et professionnelles.
Les services de santé à domicile (comme les soins personnels, l’entretien ménager, la préparation des repas et les services d’accompagnement) offrent à de nombreux Canadiens l’aide et la tranquillité d’esprit dont ils ont grand besoin. Dans bon nombre de cas, les soins à domicile permettent aux personnes âgées de continuer à vieillir chez elles, tout en offrant un répit aux proches aidants. Apprenez-en plus sur les soins à domicile.
Ressources supplémentaires
- Le gouvernement canadien offre des conseils aux personnes qui pensent vieillir chez elles ou pour planifier leurs besoins futurs en matière de logement.
- Bon nombre de provinces et de territoires ont des programmes de logement pour personnes âgée s à faible revenu.
- La société canadienne d’hypothèques et de logemeut partage des histoires de réussite liées au vieillissement chez soi grâce à des habitations accessibles et adaptables.