Conduite automobile et démence : quand la conduite automobile n’est-elle plus sûre?
| Démence
Mon mari a reçu un diagnostic de démence récemment. Peut-il encore conduire?
Un diagnostic de démence ne veut pas nécessairement dire qu’une personne est incapable de conduire et qu’elle devrait se faire retirer son permis de conduire. Certaines personnes au stade précoce de la démence peuvent continuer à conduire en toute sécurité, mais cela dépend du moment où la maladie a été diagnostiquée et de la rapidité avec laquelle celle-ci progresse. Il arrivera toutefois un moment où ces personnes ne pourront plus conduire sans danger. Il est important de préparer votre être cher à cette réalité inévitable.
Les compétences les plus touchées par la démence incluent la capacité de concentrer son attention sur plusieurs choses en même temps, les aptitudes visuo-spatiales et la vitesse de réaction. Pour conduire, il faut savoir réagir rapidement, être en mesure de concentrer son attention sur plusieurs points à la fois, d’avoir un bon jugement et de se souvenir du Code de la route. Le risque d’avoir un accident double tous les cinq ans dès le début de la maladie.
La meilleure chose à faire serait de discuter de la progression de la maladie avec le médecin de votre mari et de la façon dont celle-ci affectera son aptitude à conduire. Faites-lui part de vos préoccupations. Il ou elle évaluera les fonctions cognitives de votre mari et l’incidence de toute autre affection, comme la perte de la vue ou de l’ouïe, des problèmes cardiaques ou des troubles neurologiques. Votre médecin peut également faire passer à votre mari un test spécial de conduite aux endroits où il est offert. L’Association médicale canadienne recommande une réévaluation de la sécurité de conduite tous les 6 à 9 mois.
Dans la plupart des provinces, les médecins sont tenus d’identifier les risques médicaux potentiels pouvant affecter l’aptitude d’une personne à conduire et d’en informer les autorités compétentes.
Quels signes précurseurs indiquent qu’il n’est plus prudent de conduire?
Au fur et à mesure que la maladie progresse, les fonctions cognitives, la mémoire et l’orientation visuo-spatiale de votre mari diminueront et peuvent faire en sorte qu’il :
- ne conduise pas à la bonne vitesse ou s’arrête en plein milieu de la circulation, sans raison apparente;
- ne sache plus trop quand s’arrêter ou changer de voie;
- se perde sur des rues qu’il connaît bien;
- conduise dans la mauvaise direction;
- utilise les signaux de façon incorrecte;
- ignore les feux et les pancartes de circulation – elle pense que « vert » signifie arrêter et que « rouge » signifie continuer;
- se fie à un co-conducteur ou refuse d’accepter certains passagers comme sa famille et ses amis;
- devient nerveux ou irrité lorsqu’il est question de conduire;
- ne peut pas faire preuve d’un jugement sûr sur la route – il évite des accidents de justesse, ne freine pas à temps, conduit trop vite lorsque le temps est mauvais;
- présente une détérioration de la coordination et des réflexes des yeux, des mains et des jambes;
- reçoit de plus en plus de contraventions ou d’avertissements de la police;
- évalue mal les largeurs et les distances, causant un nombre inhabituel de petites bosses ou d’éraflures sur son véhicule.
Comment puis-je préparer mon mari pour le jour où il ne pourra plus conduire?
Nous devrions tous être préparés à l’idée que nous ne serons plus capables de conduire tôt ou tard, que nous ayons des pertes cognitives ou non. L’idée de perdre cette forme d’autonomie peut vous mettre en colère ou vous déprimer, particulièrement si vous avez une maladie progressive comme la démence. Il est important d’être sensible aux émotions de votre mari, de l’aider à se faire à cette idée et de lui offrir d’autres solutions de transport qui peuvent lui donner la sensation qu’il a encore un certain contrôle sur sa vie.
Examinez les horaires d’autobus ensemble, essayez de trouver des organismes communautaires qui offrent des services de transport, ouvrez un compte auprès d’une compagnie de taxi ou un service de covoiturage, et renseignez-vous auprès de proches et d’amis qui pourraient vous donner un coup de main.
Expliquez-lui qu’il vaudrait mieux qu’il cesse de conduire pour assurer sa sécurité et celle des autres conducteurs et des piétons qui risqueraient d’être blessés en cas d’accident. Certaines personnes atteintes de démence peuvent en fait être soulagées de confier les clés à quelqu’un d’autre surtout si elles se sentent confuses ou anxieuses au volant, mais elles auront encore besoin de votre soutien pour les aider à composer avec cette perte de mobilité.
Que faire si mon mari refuse d’arrêter de conduire?
Lorsque la sécurité est en jeu et que votre mari ne devrait plus conduire, vous pouvez demander à son médecin ou à un autre professionnel de la santé d’en discuter avec vous et votre mari. Une personne atteinte de démence cesse de conduire généralement sur les conseils du médecin*, c’est la raison citée le plus souvent.
- demander au médecin d’écrire une ordonnance sur laquelle il est écrit « Ne pas conduire de véhicule »; une personne atteinte de démence peut prendre une ordonnance officielle au sérieux;
- lui retirer les clés de la voiture;
- enlever la batterie de la voiture;
- déplacer la voiture à un endroit hors de la vue.
Parler à des professionnels de la santé ou à des familles dans des situations semblables peut aider. Vous pouvez également communiquer à la Société Alzheimer de votre région .
Si vous avez besoin d’aide supplémentaire, nous sommes là pour vous. Nos soignantes et soignants sont formés et qualifiés pour prendre soin de personnes atteintes de démence. Pour en savoir plus, cliquez ici.
* en anglais seulement