Cancer du sein: ce que vous devez savoir
Comprendre le cancer du sein
Il est probable que vous connaissez quelqu’un dont la vie a été bouleversée par un cancer du sein. Au Canada, c’est le type de cancer le plus courant chez la femme : une Canadienne sur neuf sera atteinte d’un cancer du sein, et une sur 30 en mourra. (Même si le cancer du sein est rare chez l’homme, il existe. Le cancer du sein chez l’homme représente moins d’un pour cent des cas.)
Les progrès réalisés dans la recherche, le dépistage et les traitements ont amélioré les taux de survie au cours des 30 dernières années, mais le cancer du sein demeure une maladie qui altère la qualité de vie et dont les répercussions physiques et psychiques sont graves.
Comme les autres types de cancer, le cancer du sein est causé par la multiplication incontrôlée de cellules anormales qui forment une tumeur. La croissance est maligne (cancéreuse) si elle se propage à d’autres parties de l’organisme. (Toutes les croissances anormales ne sont pas cancéreuses; des affections bénignes peuvent également toucher les seins.)
Le cancer peut commencer dans différentes parties du sein. Les zones les plus fréquentes sont les canaux galactophores (carcinome galactaire) ou les lobules, les glandes mammaires (carcinome lobulaire). Le pronostic (évolution de la maladie) d’une personne dépend de facteurs, comme la taille et le type de cancer. L’âge est également un facteur; les femmes de moins de 35 ans présentent un plus grand risque de récidive et leur cancer tend à être plus agressif et de grade plus élevé que chez les femmes post-ménopausées.
Facteurs de risque
Le risque d’une femme d’être atteint d’un cancer du sein dépend de l’association unique de facteurs internes et externes. La Société canadienne du cancer dresse une liste de facteurs de risque connus :
- diagnostic antérieur de cancer du sein;
- antécédents familiaux de cancer du sein et d’autres types de cancer;
- mutations du gène 1 (BRCA1) ou du gène 2 (BRCA2) du cancer du sein; ces gènes suppriment habituellement la croissance d’une tumeur (les mutations sont rares et touchent une personne sur 500);
- origine juive ashkénaze (les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 touchent une femme juive ashkénaze sur 40);
- tissu mammaire dense, ce qui est une caractéristique héréditaire;
- antécédents de reproduction : le risque de cancer du sein est plus élevé chez les femmes qui ont eu des menstruations précoces (à 11 ans ou avant) ou qui ont eu une ménopause tardive (à 55 ans ou plus tard), ou qui ont mené leur première grossesse à terme après 30 ans ou qui n’ont jamais été enceintes;
- troubles génétiques rares, incluant des mutations de gènes particuliers;
- exposition aux rayonnements ionisants (par exemple, radiothérapie pour traiter un lymphome hodgkinien);
- prise de contraceptifs oraux contenant de l’œstrogène et de la progestérone pendant dix ans ou plus (ce risque diminue si la femme cesse de prendre le médicament);
- recours à une hormonothérapie substitutive pendant cinq ans ou plus;
- hyperplasie atypique – présence d’un nombre accru de cellules anormales dans le tissu mammaire; c’est une affection bénigne qui augmente toutefois le risque de cancer du sein;
- consommation d’alcool, même de petites quantités (un peu plus d’une consommation par jour);
- obésité, qui accroît le risque de cancer du sein chez la femme post-ménopausée;
- grande taille à l’âge adulte, ce qui indique deux facteurs qui augmentent le risque : apport énergétique et alimentation tôt dans la vie;
- statut socio-économique élevé qui tend à être associé avec le fait de porter peu d’enfants ou de porter des enfants à un âge plus avancé – deux facteurs associés à un risque plus élevé de cancer du sein.
Au nombre des facteurs de risque possibles, il y a l’inactivité physique, le gain de poids à l’âge adulte, un poids plus élevé à la naissance, le tabagisme (y compris l’exposition à la fumée secondaire) et le travail de nuit (qui a un effet sur le taux de mélatonine dans le corps).
Pour réduire votre risque, la Société canadienne du cancer recommande de maintenir un poids santé, de limiter votre consommation d’alcool, d’éviter de fumer et de suivre ses lignes directrices sur le dépistage du cancer.
- 40 à 49 ans : Discutez avec votre médecin de votre risque de cancer du sein ainsi que des bienfaits et des risques de la mammographie.
- 50 à 69 ans : Passez une mammographie tous les 2 ans.
- 70 ans ou plus : Discutez avec votre médecin de la fréquence à laquelle vous devriez passer une mammographie.
Signes et symptômes
Les signes et symptômes ci-dessous n’indiquent pas nécessairement un cancer. Il est préférable quand même de consulter votre médecin. Un dépistage précoce du cancer augmente le succès du traitement.
- Masse dans un sein qui ne rétrécit pas ou ne disparaît pas au cours de votre cycle menstruel. On peut avoir l’impression qu’elle est fixée à la peau ou à la paroi thoracique. La masse peut être dure ou sensible.
- Masse à l’aisselle.
- Modification de la taille ou de la forme du sein.
- Capitonnage, plissage ou épaississement de la peau du sein.
- Rougeur, enflure et chaleur accrue du sein.
- Changements dans le mamelon (par exemple, les mamelons non inversés qui deviennent inversés, écoulement inhabituel du mamelon, ou formation de croûtes ou d’ulcères sur le mamelon, ou peau qui pèle sur le mamelon).
- Mamelon ou sein qui démange.
Les signes et symptômes tardifs pouvant indiquer que le cancer s’est propagé incluent des nausées, une douleur osseuse, une perte d’appétit, une jaunisse, une perte de poids, des maux de tête, une vision double et une faiblesse musculaire. Si vous ressentez des symptômes inhabituels, consultez votre médecin.
Diagnostic du cancer du sein
Les épreuves visant à diagnostiquer un cancer du sein et en déterminer le stade (propagation) incluent un examen physique, une mammographie, une échographie et d’autres examens d’imagerie. Seule une biopsie du sein permet de poser un diagnostic définitif de cancer du sein. Lors d’une biopsie, une petite quantité de tissus est prélevée et analysée en vue de détecter la présence de cellules cancéreuses. Des examens supplémentaires (comme des analyses sanguines, une biopsie des ganglions lymphatiques, des scintigraphies osseuses et des radiographies pulmonaires) aident à déterminer le stade du cancer.
Traitement du cancer du sein
Les personnes atteintes de cancer sont traitées par un oncologue, un médecin spécialisé en cancer. Le plan de traitement dépend du type de cancer du sein, de son stade (taille de la tumeur et propagation) et de son grade (apparence et comportement des cellules – rapidité à laquelle la tumeur croît). Les oncologues tiennent également compte de l’âge de la femme, de son état de santé en général et de ses décisions concernant le traitement.
Les plans de traitement dépendent également du statut des récepteurs hormonaux du cancer (pour déterminer si l’œstrogène et la progestérone, qui sont des hormones femelles, peuvent s’attacher aux cellules du cancer et décider si l’hormonothérapie est une option de traitement), et du statut HER2 du cancer (HER2 est un gène pouvant avoir une influence sur la croissance d’une tumeur; les cancers HER2 positifs sont plus agressifs).
Le traitement peut inclure une intervention chirurgicale, la radiothérapie, l’hormonothérapie, la chimiothérapie ou la thérapie biologique.
La vie après le cancer du sein
Après le traitement, les patientes doivent passer des examens et des tests de dépistage réguliers pour le cancer. Un plan de bien-être, élaboré en collaboration avec des professionnels de la santé, peut aider ces patientes à retrouver leur énergie, à composer avec les effets secondaires et le stress, et à réduire le risque de récidive du cancer.
Rencontrer d’autres personnes ayant vécu une expérience semblable peut être extrêmement utile. Pour trouver des groupes d’entraide et des groupes de soutien pour les familles, communiquez avec le bureau de la Société canadienne du cancer de votre région ou joignez-vous à la cybercommunauté de l’organisme, ParlonsCancer.ca. Des services-conseils de professionnels peuvent également aider les personnes atteintes de cancer à composer avec la maladie.
RESSOURCES
Société canadienne du cancer
Action Cancer Ontario
Fondation canadienne du cancer du sein