Les somnifères et les personnes âgées
Si vous avez de la difficulté à avoir une bonne nuit de sommeil, vous n’êtes pas seul. Bon nombre de Canadiens ne dorment pas le nombre recommandé d’heures par nuit : sept à neuf heures pour les personnes âgées de 18 à 64 ans, et sept à huit heures pour les personnes âgées de 65 ans et plus.
En 2017, Statistique Canada a publié les conclusions de son étude de six ans sur le sommeil. L’étude a révélé qu’« un sommeil de courte durée et une pauvre qualité de sommeil sont courants chez les Canadiens adultes » et que le tiers d’entre nous, y compris le tiers des personnes âgées, ne dorment pas le nombre recommandé d’heures par nuit pour assurer une santé physique et mentale optimale.
Ça fait beaucoup de gens fatigués et grincheux. Mais ce qui est encore plus troublant, c’est que les études ont établi un lien entre un manque de sommeil chronique, ou l’insomnie, et un vaste éventail d’effets néfastes sur la santé, comme l’hypertension, un système immunitaire affaibli, un risque accru de maladie du cœur et de diabète, un mauvais équilibre et des troubles cognitifs, dont des troubles de la mémoire et de la concentration, et des difficultés à réfléchir. Il n’est pas étonnant que de nombreux Canadiens cherchent à trouver des solutions à l’insomnie, y compris des somnifères.
La pilule de l’espoir
Près des deux tiers des Canadiens âgés prennent des somnifères, également appelés tranquillisants ou sédatifs-hypnotiques. Ils sont offerts à la fois en vente libre et sur ordonnance.
Les spécialistes rappellent toutefois que ces médicaments risquent d’être peu utiles. « Les personnes qui prennent l’un ou l’autre de ces médicaments dorment en moyenne seulement un peu plus longtemps et un peu mieux que ceux qui n’en prennent pas », soutient Choisir avec soin (un projet conjoint de l’Université de Toronto, de l’Association médicale canadienne et de l’Hôpital St. Michael’s de Toronto).
L’organisme rappelle également que les somnifères peuvent avoir de graves effets secondaires chez les personnes âgées, qui risquent d’être plus sensibles à ces médicaments à cause de leur métabolisme plus lent et de leur poids plus faible qui vient souvent avec l’âge.
Les effets secondaires des somnifères peuvent inclure des étourdissements, de la confusion, des troubles de la mémoire et des changements au niveau de la coordination et de l’équilibre (ce qui accroît les risques de chute). Parfois ces effets sont pris à tort pour des signes de vieillissement. D’autres effets secondaires incluent une sécheresse de la bouche, de la constipation et de la somnolence diurne. Avec le temps, les somnifères peuvent également causer des nausées, une perte d’appétit et une vision floue.
Vous devriez également savoir que les somnifères peuvent devenir moins efficaces avec le temps. S’ils sont utilisés pendant de longues périodes, ils pourraient aggraver vos troubles du sommeil. Ils peuvent aussi créer de la dépendance, et vous pourriez présenter des symptômes de sevrage si vous cessez de les prendre.
Si vous avez essayé d’autres solutions pour combattre l’insomnie (voir ci-dessous) et qu’ils n’ont été d’aucun secours, les somnifères peuvent être une solution à court terme et vous aider à briser le cycle des mauvaises nuits. Demandez à votre médecin ce qui peut vous convenir. Il ou elle pour vous aider à trouver la cause possible de votre insomnie, vous donner des conseils au sujet des somnifères et d’autres traitements, et vérifier si le médicament gêne l’action d’un autre médicament que vous prenez.
Solutions de rechange aux somnifères
Vous pouvez faire beaucoup pour améliorer votre sommeil sans médicaments. De petits changements à vos habitudes quotidiennes et votre routine du soir peuvent faire une énorme différence et offrent une solution de rechange plus durable à long terme aux somnifères.
- Demandez à votre médecin de vous faire un examen complet. Votre insomnie est peut-être due à un problème sous-jacent, comme une douleur chronique, l’apnée du sommeil, des symptômes de ménopause si vous êtes une femme, la dépression ou l’anxiété.
- Réduisez votre consommation de caféine, qui est un stimulant. Une étude américaine a révélé que la consommation de caféine même six heures avant d’aller au lit réduisait la durée du sommeil d’une heure. Les sources de caféine incluent le café, le thé, les boissons gazeuses, les boissons énergisantes, le chocolat et certains médicaments.
- La lumière bleue de certains gadgets électroniques empêche la production de mélatonine, l’hormone qui agit sur votre cycle de sommeil. Évitez d’utiliser les ordinateurs, les téléphones intelligents et les tablettes avant de vous coucher.
- Si le bruit ambiant (comme les bruits de la circulation ou des voisins) vous tient éveillé, essayez des bouchons d’oreille, un casque antibruit ou un générateur de bruit blanc.
- Votre chambre à coucher devrait être sombre. Achetez un masque de nuit confortable ou des rideaux d’obscurcissement.
- Votre chambre à coucher devrait également être fraîche. Baissez la température entre 18 et 21 °C. Vous pourriez aussi essayer un oreiller ou un surmatelas rafraîchissant.
- Plus d’activité physique pendant la journée peut améliorer votre sommeil.
- Si vous vous sentez souvent stressé, ou avez beaucoup de pensées négatives, songez à un type de counselling, appelé thérapie cognitive-comportementale (TCC).
- Commencez à vous détendre une à deux heures avant d’aller au lit. Pour vous détendre, essayez de réduire l’intensité des lumières, de méditer, de prendre un bain ou de lire un livre.
- Adoptez et respectez une routine. Allez vous coucher et réveillez-vous à la même heure tous les jours (même les fins de semaine).
Pour d’autres conseils utiles, lisez notre article de blogue sur l’hygiène du sommeil. Nous avons également un article de blogue particulièrement destiné aux proches aidants en manque de sommeil.
Faire de l’exercice physique pendant la journée peut vous aider à vous endormir plus facilement le soir. Si des services d’accompagnement peuvent vous aider à mener une vie plus active, communiquez avec Soins à domicile Bayshore.